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La minute patrimoine

Le cénotaphe de Michel de L’Hospital

micSYLVAIN DUCHENEtoday8 février 2025 62 6

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    Le cénotaphe de Michel de L'Hospital SYLVAIN DUCHENE


Direction l’église Sainte-Madeleine de Champmotteux, dans le Sud Essonne, pour découvrir un monument méconnu : le cénotaphe de Michel de L’Hospital.

Vous connaissez peut-être son visage, si vous êtes passé devant les statues qui ornent les marches de l’Assemblée nationale. Chancelier de France, il prôna la tolérance en pleine guerre de religion. Mort en 1573, au château de Belesbat à Boutigny-sur-Essonne, il fut inhumé discrètement dans l’église du village. Plus tard, sa famille fit ériger un tombeau Renaissance avec une statue de lui allongé, mains jointes. Sa dépouille ayant été déplacée, seul le cénotaphe demeure. Classé Monument historique, ce chef-d’œuvre restauré témoigne de son héritage.

C’est cette histoire extraordinaire que vous conte Sylvain DUCHENE dans ce nouvel épisode de « La minute patrimoine ».

 

Le « plus » info

Michel de l'Hospital, Assemblée nationale (photo : Giacomo Spagnoli)
Michel de l’Hospital, Assemblée nationale (photo : Giacomo Spagnoli)

Michel de L’Hospital : un homme d’État au service de la tolérance

Michel de L’Hospital (1503/1507? – 1573) est une figure clé du XVIe siècle en France, connu pour son rôle politique et son engagement en faveur de la tolérance religieuse dans un contexte de guerres de religion. Juriste, diplomate et homme de lettres, il occupe plusieurs hautes fonctions, dont celle de Chancelier de France sous François II et Charles IX.

Un parcours d’exception

Issu d’une famille de médecins et de conseillers, Michel de L’Hospital se forme en droit en Italie avant de rentrer en France en 1534. Après un mariage stratégique qui lui permet d’accéder au Parlement de Paris, il gravit les échelons du pouvoir en devenant ambassadeur au Concile de Trente, surintendant des Finances, puis chancelier de France en 1560.

Un réformateur et un pacificateur

En tant que chancelier, il œuvre à la simplification du droit et à la réorganisation des institutions financières. Il est à l’origine de l’édit de Janvier 1562, qui reconnaît un droit de culte limité aux protestants. Malgré ses efforts pour concilier catholiques et réformés, il échoue face aux tensions croissantes et à l’intransigeance des factions religieuses. Son retrait progressif du pouvoir en 1573 marque la fin d’une politique de tolérance qu’il n’aura pas réussi à imposer.

Un héritage durable

Poète et humaniste, Michel de L’Hospital laisse également une œuvre littéraire influente, notamment des discours et des écrits politiques prônant la paix civile. Son engagement en faveur de la modération lui vaut d’être reconnu comme un symbole de tolérance, figurant parmi les grandes figures historiques célébrées par des statues et des lieux publics en France.


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