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La minute patrimoine

La minute patrimoine : Marguerite Van Loo

micSYLVAIN DUCHENEtoday16 février 2025 42 3

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    La minute patrimoine : Marguerite Van Loo SYLVAIN DUCHENE


Marguerite Van Loo, née Élisabeth Marie Pauline Brun en 1872 à Paris, est une figure marquante de Boissy-la-Rivière et d’Étampes.

Épouse de Georges Van Loo, elle s’implique dans les œuvres de charité et devient infirmière pendant la Grande Guerre. Diplômée, elle soigne les soldats blessés à « l’hôpital 217 » d’Étampes, parcourant quotidiennement des kilomètres à vélo. Son dévouement exceptionnel la conduit à l’épuisement. Son sacrifice est honoré par une mention sur le monument aux morts, où elle est titrée « Infirmière Major ».

C’est l’histoire de cette femme exceptionnelle que vous raconte cette semaine Sylvain DUCHENE dans « La minute patrimoine ».

 

Le « plus » :

Le château du domaine de Bierville, à Boissy-la-Rivière (Essonne)

« J’ai tenu jusqu’au bout, je rentre dans le silence. » Selon le journal L’Abeille d’Étampes du 16 novembre 1918, ce furent les dernières paroles de Marguerite Van Loo, qui consacra ses quatre dernières années aux soldats blessés. L’infirmière major de l’hôpital auxiliaire 217, au collège Saint-Hilaire, s’est éteinte quelques jours plus tôt, le 10 novembre, veille de l’Armistice.

Née en 1872, Marguerite Brun épousa Georges Van Loo. Le couple, sans enfant, possédait le château de Bierville à Boissy-la-Rivière. Dès 1907, Marguerite rejoignit le comité d’Étampes de l’Association des Dames Françaises. « C’est un personnage assez singulier, note Jean-Pierre Durand, président d’Étampes Histoire, car elle avait suivi une formation de premiers soins avant la guerre. »

Lorsque le conflit éclata, elle mit à profit ses compétences à l’hôpital d’Étampes, où elle devint infirmière major. « Quelle existence fut la sienne depuis août 1914 […] chaque jour, été comme hiver […] par la pluie, le vent, la neige, avant l’aube, elle quittait son domicile à Bierville […] et parcourait à bicyclette les huit kilomètres la séparant de l’hôpital. À 7h30, elle commençait ses pansements et les continuait jusqu’au soir, prenant à peine le temps de déjeuner […] Faire un tel effort pendant 1 550 jours, dix heures par jour, ne pouvait que conduire Marguerite Van Loo, si robuste et énergique fût-elle, à un épuisement croissant. »

Alors que la grippe espagnole sévissait en 1918, l’infirmière resta au chevet des soldats et contracta à son tour la maladie. Elle mourut en recevant la médaille d’argent des Épidémies.

Pour aller plus loin : « Un peu d’histoire » sur le site internet de la commune de Boissy-la-Rivière


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